Il y a de cela très longtemps, au temps où on enterrait encore les morts dans les cimetières des églises de village, un riche avare fut enterré en l’église Saint Pierre, dans la rue Na Poříčí. Après sa mort, on ne revit plus ses nombreux bijoux et ses ducats, perdus dieu sait où, au grand malheur de ses descendants. Peu de temps après, on se rendit compte que chaque nuit, vers minuit, une petite flamme jaune apparaissait au-dessus de la tombe de l’avare. Il était clair pour le vieux fossoyeur qu’il s’agissait d’un trésor enfoui, et que la couleur jaune de la flamme représentait l’or. Il en parla à son fils, sacristain de l’église Saint Pierre, mais l’avertit que s’ils voulaient creuser pour trouver le trésor, ils devraient se procurer un grand chapelet et réciter
soixante-douze Notre père et trente Je vous salue Marie. Ce chapelet devait être placé sur la tombe de manière à ce qu’il entoure la flamme, afin de l’empêcher de perturber les hommes en train de creuser. A minuit, le père et le fils se rendirent sur la tombe de l’avare et le vieux fossoyeur maîtrisa la petite flamme avec une grande habileté. En creusant, ils atteignirent le cercueil de l’avare, dans lequel ils découvrirent les nombreux bijoux et ducats qui reposaient sous l’oreiller du mort. L’avare resta avare même après sa mort, tentant de voler tout le monde et de garder son or avec lui dans sa tombe. Le fossoyeur et le sacristain utilisèrent le trésor pour les pauvres et c’est ainsi que l’avare, sans le vouloir, fit don de son trésor bien gardé aux pauvres.