Egon Bondy
Quoique très controversé, Egon Bondy, artiste et un philosophe tchèque, eut une influence notable sur son époque, celle de la « normalisation » qui suivit le Printemps de Prague en 1968. Il joua un rôle important auprès du groupe de rock underground Plastic People of the Universe.
Né d'un père général de l'armée tchécoslovaque, Egon Bondy interrompt sa scolarité pour vivre une vie de bohème, souvent aux limites de la loi. A la fin des années 40, il devient membre d'un groupe surréaliste, pour lequel il invente son pseudonyme Egon Bondy, qui renvoie à une œuvre du romancier Karel Čapek, et remplace dès lors son vrai nom, Zbyněk Fišer. Après des années de vie misérable et d'entreprises plus ou moins curieuses (il propose par exemple aux services secrets français de commettre un attentat contre l'administration russe à l'aide de deux boîtes d'allumettes remplies de puces fournies gratuitement par ses soins et enduites des pires maladies des quatre
coins du globe), il fait des études de philosophie et de psychologie à l'Université Charles.
Dans les années 70, Bondy devient le gourou du groupe de rock Plastic People of the Universe, mais refuse de signer la Charte 77, et sa présence dans les registres de la police secrète communiste au titre de collaborateur donne encore lieu aujourd'hui à toutes sortes d'interprétations. Il est ami proche de l'écrivain Bohumil Hrabal, et, à la fin de sa vie, émigre dans la capitale slovaque, Bratislava.
Bondy est influencé par la philosophie marxiste, laquelle se reflète dans une certaine mesure dans son œuvre, rendant douteux son travail scientifique. Mais la diversité de ses ouvrages est considérable (des poèmes à l'histoire de la philosophie en passant par les romans) ; rédigés dans une langue accessible, ils touchent un large public. Egon Bondy meurt en 2007 des suites de brûlures causées par sa propre cigarette, qui avait mit le feu à son pyjama.